Delphinereist
L’art et moi … ça fait deux ! Je suis quelqu’un de plutôt rationnel. Lorsque j’effectue une action, j’en calcul aussitôt les répercussions directes et indirectes … Mais quand je suis tombé nez à nez avec l’exposition de Delphine Reist, Outils, qui se tenait sur le Parking de l’Université François Rabelais, j’ai été déconcerté par le rôle de cette œuvre. Voici ce qu’il y avait sur l’écriteau explicatif :

« Des outils se mettent en route pour un temps court. Chaque outil à son propre caractère et son propre rythme »

Perceuses, ponceuses, scies électriques et autres outils de bricolage s’animent dans un rythme saccadé, échappant à tout contrôle humain. Les soubresauts  et les ronronnements  qu’ils produisent provoquent l’étonnement et l’inquiétude. Leur mise en route est organisée comme une partition de bruits  plus que de musique. A des moments d’intense activité succèdent des silences qui amplifient l’inquiétante autonomie de ces outils. Utilisés habituellement comme des prothèses, des prolongements du corps humain, leur automatisation nous renvoie aux limites  de notre propre  liberté. En préservant leur fonctionnalité, Delphine  Reist formule l’hypothèse que ces machines-outils pourraient très biens se passer de nous plus que nous ne pourrions nous passer d’elles. »